La superbe promotion de Marie Madeleine Mborantsuo et son ex collègue Louise Angue, toutes deux promues respectivement présidente honoraire de la Cour constitutionnelle et juge honoraire de la haute juridiction a été annulée ce jeudi par la Cour constitutionnelle de la Transition.

« Lors de la délibération de la Cour constitutionnelle de la Transition de ce jour, des vices de procédure, de forme et de fond ont été constatés sur la délibération du 2 septembre 2023 ayant conféré l’honorariat à mesdames Marie Madeleine Mborantsuo et Louise Angue en qualité respective présidente honoraire de la Cour constitutionnelle et juge honoraire de la haute juridiction, la Cour constitutionnelle de la Transition précise que la délibération querellée ne figure nullement au rang des minutes du greffe de la haute juridiction. En conséquence, la Cour constitutionnelle de la Transition déclare nulle et non avenue ladite délibération conférant les qualités sus citées », précise le communiqué de la Cour lu par le Doyen des juges, Christian Bignoumba Fernandes.  

L’annonce de la nomination de Marie Madeleine Mborantsuo à ces fonctions honorifiques a soulevé un véritable tollé dans le pays.

Les gabonais ont accusé le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma de « provocation » et de non respect des objectifs de son coup d’Etat du 30 août dernier dont le but est de restaurer les institutions.

Cette promotion a été interprétée comme un « grand retour » de l’ordre ancien au sommet de l’Etat, quelques 5 mois seulement après la chute du régime d’Ali Bongo.

Surnommée la dame de fer par ses admirateurs ou la Tour de pise par ses détracteurs, Marie Madeleine Mborantsuo a dirigé la Cour constitutionnelle durant plus de 30 ans. Elle a validé toutes les élections politiques organisées durant cette période malgré les contestations.

Le fait de donner toujours raison au pouvoir lui a valu le petit nom de Tour de pise en référence à la fameuse Tour italienne située en Toscane toujours penchée d’un seul côté. Marie Madeleine Mborantsuo est aussi accusée d’avoir été le cerveau de la longévité de la famille Bongo (père et fils) au pouvoir. Des accusations qu’elle a toujours rejetées en précisant que les élections se gagnent dans les urnes et non à la Cour constitutionnelle.

Camille Boussoughou